Albertine disparue est le dernier volume revu et remaniĂŠ par Proust avant sa mort. PrĂŠvu d'abord sous le titre La Fugitive, comme le pendant de La Prisonniere, il prĂŠsente la fin de l'ĂŠpisode d'Albertine : sa fuite, sa mort, le chagrin, puis l'oubli. Le huis-clos de La Prisonniere s'acheve, non sur l'apaisement, mais sur une multiplication des regrets et des enquetes posthumes. Un long passage conduit Marcel a Venise, depuis toujours citĂŠ de ses dĂŠsirs, maintenant univers thĂŠmatique dense ou nous retrouvons sa mere, Mme de Villeparisis et M. de Norpois. Il s'y livre a la fois a l'ĂŠblouissement esthĂŠtique et a de nouvelles poursuites amoureuses. A la fin de sa vie, Proust songeait a dĂŠvelopper ses recherches sur l'homosexualitĂŠ dans un Sodome et Gomorrhe IV, un Sodome et Gomorrhe V et au-dela, avant d'en arriver au Temps retrouvĂŠ. D'ou les remaniements profonds - allant jusqu'a l'ĂŠtonnante suppression des deux-tiers du volume - qu'il fit subir a Albertine disparue, sans pouvoir les conduire a leur terme. Nous donnons de cette partie l'ĂŠdition qui nous paraĂŽt la plus plausible, comprenant le texte initialement prĂŠvu et faisant apparaĂŽtre clairement les modifications apportĂŠes dans les derniers jours.