« En partant pour l'Angleterre, a-t-on ĂŠcrit, Voltaire ĂŠtait un poète ; en revenant, c'ĂŠtait un sage. » Un sage et un philosophe et un historien et un grand journaliste douĂŠ du coup d'oeil qui lui permet d'aller aux traits essentiels d'une nation dont il oppose la tolĂŠrance et la vitalitĂŠ au passĂŠisme maussade de la monarchie française. Tout l'intĂŠresse : la religion, la science, la mĂŠdecine, l'inoculation de la petite vĂŠrole, le thÊâtre, les lettres, Newton et Locke autant que Swift et Shakespeare, le commerce et, bien sûr, le rĂŠgime politique. La grandeur de l'Angleterre tient au fait que tout le monde y travaille, que rien n'est refusĂŠ au talent, que le système parlementaire rend l'arbitraire impossible en partageant le pouvoir entre le souverain et le peuple. Les Lettres philosophiques sont ainsi, en même temps que le plus plaisant des reportages, le brĂŠviaire du libĂŠralisme moderne.