Eh bien ! monsieur, dit-elle à Courval, croyez-vous maintenant qu'il puisse exister au monde une criminelle plus affreuse que la misĂŠrable Florville ? ... Reconnais-moi, Senneval, reconnais à la fois ta soeur, celle que tu as sĂŠduite à Nancy, la meurtrière de ton fils, l'ĂŠpouse de ton père, et l'infâme crĂŠature qui a traĂŽnĂŠ ta mère à l'ĂŠchafaud... Oui, messieurs. voilà mes crimes ; sur lequel de vous que je jette les yeux, je n'aperçois qu'un objet d'horreur ; ou je vois mon amant dans mon frère, ou je vois mon ĂŠpoux dans l'auteur de mes jours ; et si c'est sur moi que se portent mes regards, je n'aperçois plus que le monstre exĂŠcrable qui poignarda son fils et fit mourir sa mère. Croyez-vous que le ciel puisse avoir assez de tourments pour moi, ou supposez-vous que je puisse survivre un instant aux flĂŠaux qui tourmentent mon coeur ? ... Non, il me reste encore un crime à commettre : celui-là les vengera tous.