Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector, qui est mort... Pris dans une chaĂŽne amoureuse sans issue, comment pourraient-ils s'en sortir ? De fait, quand le rideau s'ouvre, tous les ĂŠlĂŠments de l'ĂŠtau tragique sont dĂŠja prets a se refermer sur les personnages : prisonniers de leurs passions, leur perte est inĂŠluctable. Racine orchestre avec dĂŠlectation leurs dĂŠbats impuissants, leurs actions dĂŠsespĂŠrĂŠes, et leur terrible fin, pour le plus grand plaisir du spectateur et du lecteur.Modele par excellence de l'ĂŠcriture classique, Racine n'en reste pas moins d'une modernitĂŠ ĂŠtonnante : sa peinture des rapports humains et sa connaissance du coeur amoureux touchent peut-etre plus que jamais. En particulier dans Andromaque qui est sans doute, avec Phedre, la tragĂŠdie ou la passion amoureuse est la plus dĂŠvastatrice. Et sur scene, depuis sa crĂŠation en 1667, le succes ininterrompu d'Andromaque est la preuve vivante de cette modernitĂŠ.